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Immunothérapie : Vers un traitement du cancer sans chirurgie ?

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Immunothérapie et cancers précoces dMMR : une nouvelle stratégie sans chirurgie

Une approche novatrice pour traiter les cancers dMMR

La prise en charge des cancers associés à une déficience du système de réparation des mésappariements de l'ADN (dMMR) pourrait évoluer grâce aux avancées récentes en immunothérapie. Une étude publiée dans The New England Journal of Medicine explore une alternative à la chirurgie traditionnelle : le traitement par dostarlimab, un inhibiteur du point de contrôle immunitaire PD-1.

Cette approche a été testée sur des patients atteints de tumeurs solides dMMR de stade I à III, notamment des cancers rectaux, gastriques, œsophagiens et d'autres localisations. L'objectif était d'induire une réponse immunitaire permettant de contrôler, voire d’éliminer, la tumeur sans avoir recours à une intervention chirurgicale.

Résultats de l'étude : des réponses encourageantes

Sur 124 patients initialement recrutés, 117 ont pu être évalués pour leur réponse clinique. Parmi eux, une proportion significative a présenté une réponse complète après six mois de traitement par immunothérapie seule. Ces patients n’ont pas eu besoin de chirurgie ni de traitements complémentaires lourds.

Ce protocole a été particulièrement efficace pour les cancers du rectum, où la chirurgie standard est souvent associée à des séquelles importantes, notamment des stomies permanentes ou des troubles de la fonction intestinale.

Suivi rigoureux et évaluation continue

Les patients ayant présenté une réponse complète sont désormais suivis de manière étroite avec des examens réguliers (imagerie, endoscopies, biopsies) afin de détecter toute éventuelle récidive à un stade précoce. Cette surveillance est essentielle car, même après une réponse complète, un risque de rechute existe.

Vers une médecine plus personnalisée

Cette stratégie pourrait transformer la prise en charge de certains cancers dMMR, en proposant une alternative thérapeutique moins invasive, visant à préserver la qualité de vie sans compromettre la survie globale.

Cependant, les chercheurs rappellent que ces résultats, bien que prometteurs, doivent être confirmés par des études à plus long terme et sur des populations plus larges. En particulier, pour certains types de cancers (comme ceux de l’estomac ou de l’œsophage), des essais comparatifs seront nécessaires avant d’envisager une modification des standards thérapeutiques.

Perspectives futures

L'étude illustre l'importance d'une médecine de précision, adaptée aux caractéristiques génétiques des tumeurs. Si cette approche est validée, elle pourrait ouvrir la voie à des traitements moins agressifs pour d'autres cancers présentant des anomalies moléculaires similaires.

En résumé, l'immunothérapie pourrait, dans certaines situations spécifiques, offrir aux patients une alternative crédible à la chirurgie, tout en exigeant un suivi clinique rigoureux et une évaluation personnalisée des risques.

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